24.2.07

Pause

Pépites fait une pause de quelques jours. En attendant, je vous laisse avec ces mini-pépites :

- Ces mots de l'écrivain anglais Osbert Sitwell : " Mon éducation, je l'ai faite pendant les vacances ".

- Ceux d'Edgar Morin : " L'amour est la seule force que l'on peut opposer à la mort. "

- Cette belle citation d'André Maurois qui colle parfaitement à Pépites : " Rien de plus propre à former le goût et le jugement que de copier un passage sublime, de noter une pensée profonde. "

J'en profite pour remercier les fidèles lecteurs de ce blog, vous êtes toujours plus nombreux. Je vous retrouverai avec un sincère plaisir dès le 5 mars. A bientôt...

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23.2.07

Quand bloguer conduit en prison

Ce que nous faisons chez nous librement peut tourner à la catastrophe dans certains pays étrangers. Un blogueur égyptien vient d'être condamné à quatre ans de prison pour atteinte à la religion et diffamation du président. (voila.fr)

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Les mots de Nicolas Sarkozy

L'écrivain Thomas Roussot analyse le langage de Nicolas Sarkozy : " Entre tension caporaliste et dispositif marketing, agrémentée de quelques transitions passe-partout à base de « faut que", "je n’accepte pas que", "je veux que » et autres « y’a », cette langue sarkozyste est avant tout claire, tranchée, incisive, toujours offensive. En un mot comme en cent : performante. Son flux est véloce, rapide, aéré par peu de silences, ne cherchant ni la subtilité ni la complication « inutile ». Il se veut économe pour toucher au plus vite la cible réceptive qu’est l’auditeur. Plus encore à l’écrit : « D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu agir. » (p. 7, Témoignage, XO Editions). La structure de ses phrases est souvent binaire, facilitant l’accès du lecteur. Leur tempo est vigoureux. « Dans mon esprit la parole, les idées, la communication n’ont de sens que dans la mesure où elles permettent et surtout facilitent l’action... ». Il le revendique donc, son langage est d’abord à la recherche d’un effet rapide et concret, pouvant sauter par-dessus l’intelligence laborieuse des phénomènes, leur complexité, pour accéder directement à des « solutions » et des actes. Conception très anglo-saxonne, rompant bel et bien avec une certaine tradition française plus discursive et didactique. Qu’importe, il ne craint pas les ruptures, bien au contraire, il les vante, sous-tendu par ce volontarisme qu’il n’hésite pas à exhiber assez impudiquement ce qui est également neuf en France. « J’ai plein de cicatrices. Pour aller là où je veux aller, il faut plein de cicatrices. La décision importante, c’est de choisir d’aller là-haut. » (Vichy- 21 juillet 2004). Son principal écueil étant lié à sa force, ce langage inquiète tout en exaltant, son énergie symbolique laisse une impression de dangerosité, de conflits liés à cette faculté de heurter par des choix perçus comme trop tranchés, trop sûrs d’eux-mêmes. Il fait écho à une attente doublée d’une crainte, attente de choix clairs et assumés, crainte de leurs retombées effectives. " (agoravox.fr)

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22.2.07

La presse au défi du numérique

L'ancien président de France Télévision, Marc Tessier, vient de remettre au premier ministre un rapport consacré à la presse face au défi du numérique. Il est accessible en ligne au format PDF. Le constat est détaillé et les pistes d'évolution sont intéressantes. Une chose est sûre : la révolution est en marche et les médias traditionnels n'ont pas d'autres choix que de s'adapter. Le rapport préconise notamment des investissements massifs dans le numérique de la part de tous les acteurs concernés.

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Les événements s'usent

" Les événements s'usent. J'attends le temps où l'époque présente apparaîtra ridicule. " Dixit Henry de Montherlant dans " Malatesta ".

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21.2.07

Les qualités intimes comptent davantage

Nelson Mandela, dans une lettre adressée à sa femme Winnie, du temps de sa détention : " En prenant la mesure de nos progrès en tant qu'individus, nous avons tendance à nous focaliser sur des facteurs externes, comme la position sociale, l'influence et la popularité, la fortune et le degré d'instruction… Alors que, du point de vue humain, les qualités intimes comptent davantage, notamment l'honnêteté, la sincérité, la simplicité, l'humilité, la pureté, la générosité et le désir de servir les autres - autant de choses qui sont à la portée de chaque âme. " Cette citation est tirée de l'excellent " Portrait autorisé " de Mandela, paru en fin d'année dernière.

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20.2.07

Le smic à 1500 euros détruirait des emplois

L'économiste Patrick Artus au sujet du projet de Ségolène Royal de passer le smic à 1500 euros : " Le smic à 1500 euros va alourdir de 25 % le coût du travail peu qualifié. Les entreprises préféreront licencier, et nous aurons plusieurs centaines de milliers de chômeurs supplémentaires en deux ans. Plus d'une centaine d'études micro-économiques ont établi que la hausse du smic détruit des emplois non qualifiés. Les ignorer est scandaleux. Quant à l'idée d'une conférence annuelle sur les salaires, qui date des années 1960, c'est précisément ce qu'il ne faut pas faire. Comment voulez-vous mettre autour de la même table de négociations, l'automobile qui se meurt et les entreprises pétrolières qui ne savent pas que faire de leur argent ? Le bon niveau de négociation, c'est la branche. " (lemonde.fr, 15/02/07)

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60 % des salariés travaillent dans l'urgence

Le ministère de l'emploi vient de publier une série de statistiques intéressantes sur les conditions de travail :

- 60 % des salariés disent devoir fréquemment abandonner une tâche pour une autre plus urgente, c'est-à-dire qu'ils travaillent dans l'urgence,

- 25 % ont un rythme de travail imposé par des normes ou des délais de production à respecter en une heure au plus, contre 5 % en 1984,

- 53 % affirment que leur rythme de travail est imposé par une demande extérieure à satisfaire immédiatement, c'est-à-dire par des clients avec lesquels les salariés sont de plus en plus en contact. (Le Monde, 13/02/07)

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19.2.07

Le développement des phobies scolaires

Le chroniqueur Jean-Michel Dumay : " Il y a des gamins malades de l'école. Pas des petites peurs, des minauderies d'avant contrôle ou interrogation. De vraies "phobies scolaires". A déclencher des maux de ventre, à se faire du mal, à aller consulter son médecin de famille. Et plus, si gravité. On a pu lire cela, ces dernières semaines, dans les journaux qui ont consacré de l'espace au phénomène autrement baptisé "refus anxieux de l'école". Teemix, le "rendez-vous des jeunes filles" du site aufeminin.com, abonde de témoignages sur le sujet. Des structures prennent en charge les élèves concernés, parfois au carrefour de la pédopsychiatrie et du scolaire, comme à Grenoble, où le lycée Stendhal a développé une classe "passerelle", dont Le Parisien s'est fait l'écho en décembre 2006. Dans une communication à l'Académie de médecine fin 2006, le professeur Marie-Christine Mouren, pédopsychiatre spécialiste du sujet, estimait à 2 % les écoliers et collégiens susceptibles d'être touchés. Bien sûr, les causes sont à chercher dans les tréfonds de chaque âme adolescente ou enfantine : angoisse de séparation, phobie sociale, trouble de l'apprentissage. Mais l'une d'elles revient comme un leitmotiv, surestimée peut-être dans le cas de cette pathologie : la pression, la peur de l'échec scolaire, l'anxiété de performance. La "phobie", par son excès, symbolisant alors les cas extrêmes des travers de la société de compétition. Transmise de père en fils, de mère en fille, la crainte de l'échec, du déclassement, renvoie chaque enfant, livré à lui-même dans une société marquée par l'individuation, au dogme de la réussite. L'aspiration à celle-ci, parfois, est sans limite. Elle devient un but en soi, presque un impératif psychique : un idéal de perfection et d'excellence, un Graal, par définition inatteignable. On en saisit l'écueil, l'autre versant, son pendant angoissé : la crainte de n'être pas à la hauteur, de ne pas y arriver. Et chaque jour que le calendrier scolaire fait de subir, par le bulletin de notes, l'empreinte de sa (non ?) réussite chiffrée. " (Le Monde, 21-22/01/07)

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La guerre n'est jamais une bonne chose

L'acteur Mel Gibson : " La guerre n'est jamais une bonne chose. Même une guerre juste est une tragédie. Une nation se doit donc de donner à ses citoyens de bonnes raisons d'entrer en guerre. Dans le cas spécifique du conflit en Irak, mon gouvernement ne m'a jamais proposé de motivations tangibles. Je ne comprends pas ce que nous sommes allés faire là-bas. J'ai, en revanche, le plus grand respect pour les soldats. Ils accomplissent un travail exemplaire. Mais à quelle fin ? Pouvez-vous m'en trouver une ? Il aura fallu tous ces morts - tous ces sacrifices - pour enfin poser des questions. " (Le Monde 2, 13/01/07)

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18.2.07

Le mythe du prince charmant ébranlé

C'est au troisième anniversaire du mariage que le risque de rupture est désormais le plus élevé. A ce sujet, la journaliste Anne Vidalie explique : " La flambée des divorces express a pourtant de quoi surprendre, alors que les Français, avec une belle unanimité, placent la famille au premier rang de leurs valeurs. « C'est désormais l'enfant qui la fonde, analyse le psychiatre Jacques-Antoine Malarewicz. Plus le duo parental. » Le couple est devenu l'exutoire de nos contradictions, le fusible de nos insatisfactions. « Les exigences des hommes comme celles des femmes augmentent et se démultiplient, souligne la sociologue Christine Castelain-Meunier. Chacun veut tout de son partenaire : il doit être l'ami(e), l'amant(e), l'époux(se). Il est difficile de partager la vie quotidienne quand les aspirations sont aussi élevées, dans une société où chacun perçoit l'autre et lui-même comme une denrée rapidement périssable. » D'autant que l'époque est à l'amour-fusion et à la fidélité sans faille. « Les jeunes ne veulent pas du compagnonnage, décrypte la sociologue Bernadette Bawin-Legros (Génération désenchantée. Le monde des trentenaires, Payot). Ils exigent une relation pure, dépouillée de toute tricherie et de tout mensonge. Mais c'est une utopie qui s'étiole très vite… » Le Prince charmant et Pretty Woman vieillissent rarement ensemble. " (L'Express, 11/01/07)

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17.2.07

Pourquoi pas une femme ?

Solange Koné, femme publique du Kénya, au sujet des plaies de son continent, l'Afrique : " Les femmes, encore maintenues dans un état de soumission, sont les premières touchées par les conflits. Le viol est utilisé comme arme de guerre. Elles sont victimes également des croyances, qui les poussent à accepter les mutilations sexuelles. La femme continue d'être privée des bénéfices de la modernité au profit de l'homme. En parallèle, ces dernières années, avec l'arrivée de femmes à la tête de ministères, l'élection de la première Africaine présidente, Ellen Johnson Sirleaf, au Liberia, les choses commencent à changer. En premier lieu parce que la population s'est rendu compte que les institutions fonctionnent mieux lorsqu'elles ont une femme à leur tête. De plus, certaines associations de femmes jouent un rôle important dans la résolution de conflits sur le continent. (…) C'est le sens de la campagne « Pourquoi pas une femme ? », lancée par la Coalition des femmes leaders de Côte d'Ivoire et qui rencontre un certain succès. Il faut désormais que les Africains s'habituent à l'idée qu'une femme soit, par exemple, à la tête d'une coopérative agricole ! Les mentalités évoluent. Lentement, mais elles évoluent… " (La Vie, 11/01/07)

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16.2.07

Lire le journal : le secret de la classe et de l'élégance

L'auteur américain Garrison Keillor : " Quand j'observe les jeunes gens dans les cafés, il me semble qu'il manque quelque chose d'essentiel à leur vie : l'art et la manière de tenir un journal. Ils sont assis, les yeux rivés à l'écran d'un ordinateur, parfois avec des fils qui leur sortent des oreilles, la vie s'écoulant sans eux pendant qu'ils se baladent sur MySpace, cette encyclopédie du pathétique, et regardent la vidéo d'un toutou dansant la macarena. Comme il est triste et regrettable que personne ne leur ait appris qu'ouvrir un journal est le secret de la classe et de l'élégance. Oublions les phrases ronflantes sur le rôle de la presse dans une démocratie - un journal, coco, c'est d'abord une question de style. Que vous soyez assis ou debout, à l'intérieur ou dehors, appuyé négligemment contre un poteau ou les pieds posés sur votre bureau, un journal vous permet de décliner un riche vocabulaire gestuel. Vous l'ouvrez d'une envolée du bras qui fait bruisser le papier, votre inébranlable assurance transparaît dans la façon dont vous tournez les pages d'un bref mouvement du poignet, parcourez d'un coup d'oeil les blocs grisés des articles, vos yeux dansent sur les malheurs du monde avant de passer à autre chose, vous froissez la page, la cassez d'un coup sec, la roulez, vous pliez le journal en deux puis en quatre, le fourrez sous le bras ou le tapotez contre votre paume. Cary Grant, Spencer Tracy, Jimmy Stewart, les plus grands acteurs ont utilisé un journal pour montrer qu'ils étaient cool. Rester assis à parcourir l'album photo d'une insignifiante bimbo de 18 ans et de son chat Boule-de-Neige n'est pas cool. Un type assis devant un portable est un homme assis à un bureau, un tâcheron, un rond-de-cuir. Où est la noblesse là-dedans ? Il est penché en avant, la tête rentrée dans les épaules, le regard vitreux, avec au coin des lèvres des perles de salive qui lui coulent sur le menton tandis qu'il regarde, fasciné, la vidéo du pêcheur tombant de sa barque. Le lecteur de journal, lui, est un mousquetaire, un cow-boy, un privé. (…) L'Internet vous bouffera tout vif. Avec les journaux, vous en avez pour vingt minutes, pas plus. C'est votre vie, à vous de choisir. " (Le Monde, 21-22/01/07)

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Mode de vie

Le couturier Giorgio Armani, 72 ans : " A mon âge, beaucoup de gens sont en pantoufles devant la télé. Moi, je me lève tous les jours à 7 heures, je fais une heure trente de gymnastique le matin, et j'arrive plus en forme que mes collaborateurs au bureau… Entre les collections, les hôtels ou les rendez-vous avec des financiers, la journée paraît très courte. J'ai trois ou quatre très belles maisons au bord de la mer et je regrette de ne pas en profiter plus souvent. Tout le monde pense que je sors le soir, que je vois tout le temps du monde mais le succès isole. Les amis n'osent pas me téléphoner pour aller au restaurant, en pensant que j'ai toujours à faire, et je me retrouve seul avec mes chats ! C'est pour ça que je suis toujours occupé, pour ne pas penser à la solitude. Même mes week-ends de repos sont planifiés, mais ce n'est pas une vie horrible ! " (L'Express Mag, 11/01/07)

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15.2.07

La pépite Piaf

Je reste toujours prudent face à un déferlement médiatique tel que celui qui entoure la sortie du film " La Môme " d'Olivier Dahan. Mais après la projection, il ne reste rien d'autre que le souvenir d'un film fort, émouvant, bouleversant. J'avoue que je ne connaissais que de loin le parcours d'Edith Piaf : les grands moments, les plus grands succès. A coup de flashs back brillamment enchaînés, ce film nous replonge dans un destin exceptionnel. La misère, la sortie de la rue, les succès, les excès en tout, la dévorante passion Cerdan… Elle ne se remettra finalement jamais de la disparition en avion de l'homme de sa vie, qui traversait l'Atlantique pour venir la rejoindre. Je ne vois pas quoi retrancher de ce film. Marion Cotillard est habitée, sa performance est saisissante. Toute la distribution est épatante : difficile de faire un meilleur choix, tant chaque comédien est à son meilleur. L'écriture emporte dans l'aventure de bout en bout, sans faiblesse. Le choc entre les époques fait toute la force du film. " La Môme " est tout ce que l'on aime au cinéma : un spectacle qui emporte loin de tout, mais ici tout près de cette petite femme, fragile, touchante, une artiste immense, au talent brut. La séquence consacrée au dernier concert à l'Olympia va droit au cœur. C'est le moment unique où elle chante qu'elle " ne regrette rien "… alors qu'elle n'est déjà plus en forme. Peu de temps avant, sur une plage californienne, loin des projecteurs, elle répondait simplement à une journaliste que le plus important dans la vie était d' "aimer, aimer, aimer ". Allez voir ce film, profitez vous aussi intensément de cette rare pépite.

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14.2.07

Politique locale : une confortable irresponsabilité

L'élu local alsacien Jo Spiegel et sa vision de la décentralisation : " Je suis persuadé qu'il faut travailler à la refonte de l'organisation des pouvoirs locaux. La décentralisation, qui devait être une nouvelle donne dans l'action publique, est devenue un épouvantail pour une majorité de nos concitoyens. Elle s'est construite, actes un et deux confondus, sur la base d'une architecture institutionnelle archaïque. On a empilé les institutions et les compétences. Toutes les collectivités ont légalement la compétence pour s'occuper de tout. C'est un système d'une grande opacité et d'une confortable irresponsabilité. Personne n'est responsable de rien. C'est comme si on jouait un match de foot sur plusieurs terrains. " (L'Alsace, 07/01/07)

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" Nous vivons dans des démocraties molles "

Un lecteur du site marianne2007.info, Etienne Jacquemot, dans le forum du site : " Il est temps pour nous, citoyens des pays «développés» de nous rendre compte, et d'accepter, le fait que nous vivons dans des démocraties molles, et que cette « mollitude », (il fallait pas commencer !), est très probablement consubstantielle à nos systèmes démocratiques. La mollitude, ça n'est pas la mollesse, et ça n'a rien à voir avec l'immobilisme de l'inaction, la mollitude c'est ce qui résulte de la prise en compte permanente de l'écheveau, en perpétuelle complexification, des besoins (et des revendications) des uns et des autres. C'est en quelque sorte, la quintessence de la démocratie, ce vers quoi elle tend fatalement : une entropie infinie. Une société à entropie nulle, dans laquelle les décisions sont aisées à prendre, dans laquelle il n'y a que peu de place pour l'incertitude, dans laquelle tout est noir ou blanc – plus souvent noir d'ailleurs – et dans laquelle les dirigeants sont rarement taxés de « mollesse », ça existe, ça s'appelle la dictature. Le choix qui s'offre à nous est donc assez simple sur le principe, accepter de vivre au sein une société dans laquelle la prise de décision est de plus en plus complexe et fait de plus en plus appel au « compromis » ou redescendre l'échelle de la complexité et donner le champ libre à la dictature. Dans la pratique, ce choix, qui semble si évident à faire, réclame pourtant beaucoup d'efforts de la part de chacun – de plus en plus d'efforts au fil du temps – car rien n'est plus difficile en fait, que d'accepter les compromis, c'est difficile d'apprendre qu'il va falloir payer plus, « toucher » moins, cotiser plus… pour toucher moins, parce que le voisin est encore plus mal loti que vous. Mais nous le savons bien au fond, nous n'avons pas le choix, la seule alternative est le retour à la barbarie. " Pas d'accord sur la fin, mais l'analyse initiale est intéressante. (marianne2007.info, 13/02/07)

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13.2.07

Ce qui rend les gens heureux

Le docteur David Servan-Schreiber : " La « psychologie positive » est révolutionnaire en ce qu'elle s'intéresse à ce qui rend les gens heureux. Son objectif est de développer la capacité d'aimer et d'être aimé, de donner du sens à nos actions, d'être responsables de ce que nous pouvons changer, d'être résilients face à ce que nous ne pouvons pas éviter. Le programme de recherche internationale sur la capacité des moines tibétains à se remplir d'émotions positives est une belle illustration de cette nouvelle psychologie. Par la pratique, ils montrent qu'il est possible d'entraîner le cerveau vers un bonheur hors norme… Pour ceux d'entre nous qui ne seront jamais moines, les premières grandes études de la psychologie positive ouvrent des perspectives plus facilement praticables : elles nous demandent, par exemple, de noter dans un journal les événements les plus positifs que nous avons vécus et comment nous y avons contribué. Après seulement six semaines, la satisfaction que nous procure notre vie s'est considérablement améliorée. La simple poursuite du « plaisir », selon le psychologue américain Seligman, ne conduit pas à un bien-être durable. Ce qui construit le bonheur, ce serait " l'engagement " - dans une relation amoureuse, une famille, un travail, une communauté - ou " donner du sens à son action " : se servir de ce que l'on a de mieux en soi pour contribuer au bien-être des autres. Mais le message le plus important de la nouvelle psychologie reste sans doute (…) : nous avons tous en nous une aptitude naturelle au bonheur et, dans une large mesure, il nous appartient de décider si nous allons, ou non, lui donner sa chance. " (L'Alsace, 31/12/06)

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12.2.07

Se méfier de la communication " informative "

Ronan Chastellier, maître de conférence à Sciences-Po : " Mettre en chiffres l'opinion publique est une technique de propagande politique, désormais déclinée en marketing classique. « La fonction première du sondage n'est pas de dire la vérité, écrit le politologue Alain Carrigou dans ce livre précieux " L'ivresse des sondages " (éd. La Découverte), mais de contribuer à fabriquer une vérité qui sera reconnue comme telle par le plus grand nombre. » Car aujourd'hui, le mécanisme de fond de la propagande est dans l'autosuggestion. On saisit l'opinion par une prise de position de type « Les Français pensent que… ». Puis un sondage renforce l'affirmation de départ. C'est de cette manière que la tendance se construit, car personne n'a envie d'être minoritaire. « Ce qui est vrai et valable est ce que croit le plus grand nombre, car cela confirme la similitude de tous », écrivait pour sa part Carl Gustav Jung dans " Les Racines de la conscience ". Et la technique qui consiste pour une entreprise à produire ses propres infos via un sondage se développe. Son nom : la communication " informative ". Ainsi, la marque Durex réalise une étude annuelle « Global Sex Survey », Vania, un observatoire sur l'intimité des jeunes filles, Unilever, un " domoscope " sur les habitudes de consommation des ménages… L'idée pour ces entreprises est d'apparaître comme une source sérieuse et de participer au débat public… Mais l'info chiffrée est-elle toujours si pertinente ? « Dites-leur ce qu'ils veulent entendre », écrivait déjà Lénine. " (L'Entreprise, janvier 2007)


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Trop de télé nuit aux enfants

Le mensuel Psychologies de janvier consacrait une enquête au " trop de télé qui nuit gravement aux enfants ". Voir cet extrait où il est question de l'imagination bridée par la télé : " La télévision affecte la capacité de représentation de l'enfant, autrement dit, altère sa faculté d'imagination. C'est ce que montre de manière de évidente le pédiatre allemand Peter Winterstein, qui a étudié pendant plus de dix-sept ans les dessins de quelque mille neuf cents enfants, âgés de 5 à 6 ans. Plus les enfants passent du temps devant le poste, plus leurs dessins s'appauvrissent en détails et perdent de leur relief, quand ils ne sont pas carrément déstructurés pour les plus « téléphages ». A l'issue de son enquête, Peter Winterstein n’hésite pas à comparer la nocivité de la télévision pour le développement de l'enfant à celle de la cigarette pendant la grossesse ! "

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11.2.07

Plus d'une mort dans la vie

L'écrivain Hélène Cixous : " J'ai perdu mon père à 10 ans. Il y eut un fracas, un éclair. Brusquement, le monde avait disparu. Je ne savais plus où mettre les pieds. C'est ce qui est effrayant avec la mort d'un être cher. En disparaissant, cette personne qui est logée en vous, dans vos poumons, dans votre crâne, emporte le monde avec elle. Heureusement et malheureusement, la vie se reconstitue, surtout quand on est jeune, de même que les tissus du corps humain se régénèrent. La douleur reste toujours vive, mais elle devient une compagne, on vit avec elle. On lui parle et elle vous parle. Par la suite, cette douleur se répétera plusieurs fois, comme si c'était la première fois. Ce qui est terrifiant, c'est qu'on peut perdre LE monde (il n'y en a qu'un) plusieurs fois. Notre finitude, c'est ça : plus d'une mort dans la vie. " (Télérama, 11/01/07)

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9.2.07

Les mille vies de Nicolas Hulot

Nicolas Hulot : " En dix ans, j'ai fait trois cents émissions, donc trois cents voyages. J'ai voyagé de façon assez exceptionnelle et vu ce que peu de gens voient. Cela aurait pu me rendre léger et superficiel, ça m'a rendu grave et lucide. Il faut que je dise ce que j'ai vu. Je me suis rendu compte de l'étroitesse de notre planète, de la rapidité avec laquelle on était en train de la bouleverser et de l'extrême tension de l'humanité. Je dis souvent qu'elle ne peut plus me surprendre en mal, et du coup, je suis tous les jours surpris en bien. Je découvre des âmes magnifiques, mais il faut être attentif parce que ce ne sont pas les âmes les plus visibles, elles ne s'accommodent pas de l'exubérance. J'ai rencontré ceux qui cliquent pour gagner en bourse et les populations « reliques » qui frottent le silex. J'ai connu les extrémités de l'humanité. (…) A l'intérieur de moi, j'ai l'impression de n'avoir pas évolué. J'ai toujours une spontanéité à rigoler de tout et de rien, je lis des BD tous les soirs, j'adore faire des blagues, je me sens léger, même sur des sujets graves. J'ai tenté un jour de devenir adulte et j'y ai définitivement renoncé. Je n'arrive pas à épouser les codes de l'adulte, tant ceux d'ordre vestimentaire que le sérieux que l'on a de soi-même. J'essaye de conserver ce qui m'a plu dans l'adolescence. Je n'ai pas l'impression d'avoir 51 ans, et pourtant, quand je déroule ma vie, j'ai la sensation paradoxale qu'elle a commencé hier et que j'en ai déjà eu mille. Tous les jours, je me dis que c'est dingue ce que je suis en train de vivre. C'est passionnant, excitant et inquiétant. " (Psychologies, janvier 2007)

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8.2.07

L'art comme contrepoint au monde matériel

Le respecté chef d'orchestre Nikolaus Harnoncourt : " L'art est du domaine de l'imaginaire et nous a été donné comme contrepoint au monde matériel. De nos jours, nous vivons le triomphe de l'utilitaire : plus l'homme possède, plus il croit être heureux. C'est donc tout naturellement que l'on est arrivé à se persuader que l'art, et donc son apprentissage à l'école, ne servait à rien. On semble ne pas comprendre qu'on ne produira ainsi que des hédonistes et que l'on risque de voir disparaître la dimension qui différencie l'homme de l'animal. Sans l'art, l'homme est, certes, efficace, mais, au fond, il n'est guère meilleur qu'un chimpanzé se servant d'une pierre pour casser une noix. Or l'intelligence humaine naît du baiser des Muses. (…) L'art est en lui-même une manifestation religieuse. Même la musique légère ou la musique de danse sont, pour moi, très liées à des contenus religieux ou spirituels. Que me dit la musique ? Elle me transmet physiquement des contenus purement spirituels qu'il est absolument impossible de formuler en mots. Très souvent, lorsqu'on vit un moment tendu, on constate que le verbe n'est d'aucune aide. La musique, elle, dans presque chaque situation émotionnellement forte, peut atteindre l'âme. Pourquoi ? Parce qu'il s'agit d'un signe divin. " (L'Express, 25/01/07)

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7.2.07

De la déception au travail

Le philosophe Gilles Lipovetsky et sa vision du monde du travail : " Il existe dans notre société une forte exigence de reconnaissance de la part des individus. Dans la vie professionnelle, les gens ne se satisfont plus, comme autrefois, de remplir une fonction, ils veulent être reconnus en tant que personnes. Or cette demande accrue de reconnaissance intervient dans un contexte économique particulièrement dur : l'accroissement de la concurrence, la mondialisation, les regroupements d'entreprises, etc., ont pour effet de rehausser sans cesse les objectifs fixés à ceux qui travaillent. Résultat : de plus en plus de salariés se plaignent d'être mal évalués par leurs supérieurs hiérarchiques, insuffisamment appréciés au sein de leur entreprise, traités avec indifférence ou brutalité par les clients... (…) Une entreprise, c'est un réseau. Lorsque des collaborateurs sont déçus par leur travail, leur état d'esprit négatif se propage dans leur équipe, puis au-delà… Il se crée une mauvaise ambiance. Les salariés cessent de se « défoncer» pour leur société, et celle-ci perd du terrain dans la lutte avec ses concurrentes. Je ne crois pas au management par le stress. Pour donner le meilleur l'eux-mêmes, les êtres humains ont besoin d'être gratifiés. Il y a un moment où la pression et l'absence de reconnaissance finissent par provoquer le découragement. " (L'Entreprise, janvier 2007)

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Le salaire des patrons de PME

Selon une enquête de l'Insee, le salaire net moyen des patrons de PME est de 3.973 euros. Que pensez-vous de ce chiffre ? (L'Entreprise, janvier 2007)

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6.2.07

Le mystérieux effet Teflon en politique

Le journaliste Jacques Buob au sujet des bourdes en politique : " Il ne faut pas oublier une constante en politique : les bourdes ne tuent pas. Le président français en est la preuve vivante lui qui, huit ans après la chute du Mur, se trouvant en visite officielle à Saint-Pétersbourg, harangua les Russes d'un « Vous, les Soviétiques… » et se réjouit de se trouver dans « cette belle ville de Leningrad ». On pourrait en ajouter d'autres, c'est un florilège. (…) D'autres gaffeurs invétérés ont résisté sans dommage à toutes les énormités qu'ils ont pu proférer. Ronald Reagan, spécialiste du genre, a été l'inventeur involontaire de ce que les commentateurs ont appelé " l'effet Teflon ", expression qui est devenue depuis une constante dans la vie politique américaine. Comme chacun sait, une poêle à frire recouverte de ce matériau miracle n'attache pas. Reagan pouvait bien porter un toast au peuple bolivien au cours d'un voyage officiel au Brésil, piquer du nez pendant une entrevue avec Jean Paul Il ou affirmer que « les arbres provoquent plus de pollution que les voitures »... rien n'y faisait. Sa popularité ne faisait que grimper. (…) George W. Bush maintenant. Citons cette lumineuse analyse géostratégique (Iowa Western College, 21 janvier 2000) : « Dans mon enfance c'était un monde dangereux et on savait exactement qui ils étaient. C'était nous contre eux, et eux, c'était clair qui ils étaient. Aujourd'hui, on n'est pas trop sûrs de savoir qui ils sont mais on sait qu'ils sont là. » Bon… Plus tard, parlant des rapports américanogrecs, il affirma vouloir conserver de bonnes relations avec les « Gréciens ». Combien d'autres encore. Eh bien aucune conséquence fâcheuse : effet Teflon garanti. Ceux qui pensent que les bourdes ségoléniennes suffiront à la disqualifier ne doivent donc pas se réjouir trop vite. Il y en a comme ça qui peuvent se permettre tout (et n'importe quoi), l'opinion s'en fiche. Ça glisse… " (Le Monde 2, 03/02/07)

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On crève de se prendre au sérieux

Didier Pourquery, un des responsables du projet de l'éditeur Axel Springer de lancer en France un quotidien populaire à l'image de Bild : " Il faut des histoires, des images, un ton, de l'impertinence, de l’humour, de l'info. Aller vers les lecteurs, cesser d'écrire pour les autres journalistes. Il faut oser, arrêter de donner des leçons, en finir avec les connivences. On crève de se prendre au sérieux. " (Challenges, 04/01/07)

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5.2.07

Qu'est-ce qu'un bon leader ?

Le professeur d'université américain Robert Sternberg, spécialiste de l'intelligence : " Je considère qu'une des principales missions de l'université est de former nos futurs leaders. Or qu'est-ce qu'un bon leader ? Il doit être intelligent, et plus précisément posséder les trois formes d'intelligence : la créativité pour trouver des idées, l'intelligence analytique pour s'assurer qu'elles sont bonnes, l'intelligence pratique pour les faire accepter et appliquer. Mais l'histoire, ancienne et contemporaine, nous fournit nombre d'exemples de leaders intelligents qui ont conduit leur pays à la catastrophe - parce que, d'après ma théorie, il leur manquait un facteur essentiel : la sagesse ! J'ai donc identifié les cinq manquements à la sagesse les plus marquants des mauvais leaders : un optimisme irréaliste, l'égocentrisme, la conviction de tout savoir, le sentiment de toute-puissance et celui d'invulnérabilité, d'invincibilité. A terme, je compte introduire un enseignement de la sagesse, s'appuyant sur la recherche scientifique dans ce domaine - et évaluer l'apport de ce nouvel enseignement à l'issue d'un premier cycle à Tufts. " (Sciences Humaines, février 2007)

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Quand le buzz se mesure

Sans surprise, c'est Nicolas Sarkozy qui est arrivé en tête de la médiatisation des politiques en 2006. Et ce n'est pas qu'une impression. Les instituts de sondage et d'étude mesurent désormais ce que l'on appelle l'unité de bruit médiatique (UBM) des personnalités. Cette mesure a été mise au point en 2000 et évalue la présence des acteurs dans les médias, en prenant en compte l'audience des supports. Plus rien n'est laissé au hasard… (lemonde.fr, 30/01/07)

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4.2.07

" Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? "

Le journaliste François Busnel au sujet du livre " Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? " : " C'est un remarquable plaidoyer en faveur du statut d'imposteur. Allons, soyons francs : la lecture est, avec l'argent et la vie sexuelle, le sujet sur lequel nous mentons le plus souvent. Entre nous, qui oserait avouer qu'il n'a jamais lu Proust, Chateaubriand ou Jonathan Littell, ces écrivains dont on aime tant parler ? Cela dit, il existe plusieurs façons de ne pas lire, précise notre professeur de flibuste. La plus efficace consiste à ne jamais ouvrir un livre, bien sûr, mais on peut aussi se contenter de le parcourir, de ne pas le finir, d'en avoir entendu parler ou même d'avoir tout oublié pour bâtir un discours qui tiendra en haleine un auditoire ébaubi. Paul Valéry, Umberto Eco ou Montaigne sont ainsi convoqués par le facétieux Bayard pour soulager la culpabilité de qui a, un jour, cédé à cette tentation bien légitime. On trouvera là de précieux conseils pour se dégager des interdits. A l'heure où tant d'écrivains posent et pérorent, surveillent leurs discours prémâchés avec la même assiduité qu'Harpagon sa cassette, ce bréviaire donne, paradoxalement, envie de lire. Les critiques vont détester ; vous allez adorer ! " (lexpress.fr, 11/01/07)

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3.2.07

Le terrorisme est issu de l'extrême pauvreté

Le Prix Nobel Muhammad Yunus et sa vision du terrorisme : " La question du terrorisme ne peut pas être résolue par l'action militaire. Il faut s'attaquer aux racines du mal, qui puisent souvent dans un profond sentiment d'injustice. Injustice économique, politique, sociale, religieuse… Cette injustice peut être réelle ou le résultat d'une perception, il reste qu'elle est renforcée et nourrie par les difficultés économiques. Il est facile de convertir au terrorisme ceux qui sont exaspérés parce que privés de tout. Le fanatisme est directement issu de l'extrême pauvreté : en échange de trois repas par jour et d'un pistolet, les gens sont prêts à combattre qui vous voulez sans se poser de questions. En revanche, quand la situation économique des populations s'améliore, il devient plus difficile de les convertir au fanatisme. Le terrorisme ne présente aucune rationalité ; c'est une forme de combat complètement irrationnelle. Quand les moyens rationnels leur semblent inopérants, les gens versent dans cette irrationalité. C'est pourquoi le terrorisme fait partie intégrante du système d'injustice. " (lexpress.fr, 11/01/07)

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2.2.07

Les ados utilisent les médias pour se construire

Le pédopsychiatre Claude Allard au sujet de l'influence des médias sur les ados : " On a observé aux Etats-Unis et en Belgique que des bébés exposés à des images contenant des actes agressifs reproduisaient ces comportements. Cela étant, l'impact dépend beaucoup du milieu familial, de la présence ou non de parent pour relativiser ce qui a été vu et accompagner l'enfant. Je me souviens d'une mère qui s' étonnait que son fils soit surexcité et agressif en fin de week-end... Il le passait à jouer à GTA Vice City, un jeu vidéo très violent dont le but est de devenir le meilleur gangster de Los Angeles. Les parents doivent s'informer, dialoguer avec leur enfant, l'avertir des dégâts qu'occasionnent certaines images, lui expliquer qu'il n'est pas obligé de faire comme les autres. Car, outre la reproduction des actes vus, il y a aussi les peurs, les cauchemars et l'anxiété provoqués. Le temps qu'un jeune rationalise ce qu'il regarde, les dégâts peuvent être importants… Et lorsque des adolescents prétendent rire de la violence et avoir suffisamment de recul, je vois là une forme de désensibilisation guère rassurante. (…) Ados et enfants utilisent de plus en plus les médias pour se construire et se trouver des valeurs. Généralement à l'insu de parents dépassés ou désintéressés. D'où l'importance de veiller à la qualité de ce qu'on y trouve. Compter, comme aujourd'hui, sur les producteurs de films ou les programmateurs de jeux pour qu'ils se régulent eux-mêmes, c'est illusoire. (…) Sur Internet, si vous n'installez pas de filtre de contrôle, c'est la sauvagerie la plus totale. Les jeunes cherchent les limites qu'ils n'ont plus. Il serait peut-être temps pour les adultes de leur en redonner. " (La Vie, 11/01/07)

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1.2.07

Le dernier refuge de l'action

Jean-Christophe Ruffin, écrivain et président d'honneur d'Action contre la faim, au sujet de l'action humanitaire : " C'est un domaine très noble parce que c'est le dernier refuge de l'action, de l'engagement, de la générosité. Mais l'humanitaire reste une réponse profondément inadaptée aux problèmes de la planète. L'humanitaire d'urgence, lié aux médias, est une réponse malheureusement cosmétique. Au Liberia, 14000 soldats stabilisent le pays. L'économie est sous perfusion d'aides internationales. Pourtant, c'était un pays riche (diamants, bois précieux, caoutchouc, etc.) avant la guerre. L'économie humanitaire s'est substituée à une économie véritable. Pendant la durée d'un conflit, on ne peut pas faire autrement. Mais, s'il dure, l'humanitaire remplit un rôle néfaste qui consiste à tenir la population dans une position de survie, mais en aucun cas de développement. (…) Le devoir d'engagement c'est la lucidité. Je ne suis pas sûr de croire à l'efficacité de l'action, mais ce qui importe c'est de nourrir la vision qu'on a du monde. L'engagement consiste d'abord à créer une représentation du présent qui anticipe son évolution, et permet éventuellement de la contrecarrer. " (Le Monde 2, 06/01/07)

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Scénario politique idéal

" Imaginez une République où un nouveau président doit être élu dans les prochains mois. Le président sortant, qui ne sera pas candidat, a décidé de préparer cette campagne en organisant un vaste débat dans le pays sur ce que la nation peut devenir en 2030. Des études, publiques et privées, très approfondies et des débats dans tous les médias feront surgir les problèmes que rencontrera le pays : les risques de vieillissement, la faiblesse de l'enseignement supérieur, les menaces de la globalisation, les exigences de la technologie, l'aggravation de la pauvreté, la nécessité d'une coopération renforcée avec ses voisins. Tout cela sera passé au crible, sans concession, par l'administration sortante, et par tous les acteurs de la société. Naturellement, ce pays n'est pas la France. C'est la Corée, pays à la réussite par ailleurs exemplaire dans des domaines clés. " Dixit Jacques Attali sur son blog.

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